Cette procédure se caractérise par la signature des trois actes susénoncés en un seul moment et un seul lieu en présence des époux, des deux avocats et du notaire. Les textes n'interdisent pas une telle façon de procéder, puisque l'étalement dans le temps du processus de signature et de dépôt n'est déclaré impératif par aucun texte. Elle requiert toutefois un travail de concert entre les avocats et le notaire dès le début du dossier de divorce. Le notaire commencera par se rapprocher des époux pour recueillir l'ensemble des éléments nécessaires à l'établissement d'un projet d'acte de liquidation du régime matrimonial. Pendant ce même temps, les avocats peuvent commencer à rédiger un projet de convention de divorce pour tous les autres aspects patrimoniaux et extrapatrimoniaux. Une fois le projet d'état liquidatif et le projet de convention de divorce établis, ils devront être validés par l'ensemble des parties.
Ainsi, le projet d'acte liquidatif pourra faire l'objet de modifications à la demande des époux sous le conseil de leur avocat. Le notaire pourra quant à lui prendre connaissance du projet de convention de divorce et contrôler dès ce moment la présence des mentions obligatoires prévues à l'article 229-3 du Code civil. Après ces validations essentielles, le projet de convention de divorce auquel est annexé le projet d'acte liquidatif est notifié aux époux par courrier recommandé afin de purger leur délai de réflexion de quinze jours.
En parallèle de l'envoi des projets, un rendez-vous de signature est fixé à l'étude en présence des époux et de leur avocat respectif pour signer les trois actes réglant le divorce. Le jour du rendez-vous, les époux signent tout d'abord l'acte liquidatif, ils signent ensuite avec leurs avocats la convention de divorce et, enfin, le notaire procède au dépôt en présence des époux. Ainsi, à l'issue d'un seul et unique rendez-vous de signature, les époux sont divorcés.
Ce mode opératoire est plébiscité par les clients et présente les avantages suivants :
- il est rapide et évite la multiplication des rendez-vous pour les époux ;
- il permet au notaire de procéder à la reconnaissance d'écriture et de signature lors du dépôt de la convention de divorce et ainsi d'obtenir une confirmation de l'ensemble du processus amiable par les parties, ce qui peut s'avérer fort utile dans l'optique d'éventuelles difficultés ultérieures d'exécution. Les époux confirmeront notamment que la signature des lettres r/ar sont bien les leurs ;
- enfin, il peut faire disparaître l'insécurité liée à un décalage temporel entre la signature de la convention de divorce et son dépôt chez le notaire, ce qui présente au moins un double intérêt.
Tout d'abord, le notaire peut vérifier la persistance de la volonté des époux, ce qui évite les risques d'un dépôt devenu sans objet du fait, notamment, d'un décès ou de l'utilisation par l'un des époux de la passerelle de l'art. 1148-2, al. 2, c. civ., laquelle autorise une bifurcation tardive vers les voies judiciaires. Ensuite, le notaire peut s'assurer que l'enfant mineur n'a pas manifesté son intention d'être entendu par le juge postérieurement à la signature de la convention. Si tel était le cas, le processus amiable ne pourrait aller à son terme et les époux devraient emprunter la voie judiciaire.
Me Nicolas Thabard
Notaire à Salles (33)